L'histoire du couteau Nontron remonte aux temps anciens, enracinée dans les terres fertiles du Périgord, où le minerai de fer abondant et les massifs de buis offraient les matières premières idéales pour la fabrication de couteaux de qualité. Les Pétrocores, un peuple gaulois réputé pour leur habileté dans le travail du fer, ont contribué à cette tradition séculaire. 

Déjà mentionnés au XIIIe siècle dans la "Nomenclature des crieries de Paris" de Guillaume de la Villeneuve, les couteaux de Pierregord, comme on les appelait alors, jouissaient d'une réputation d'excellence. Les eaux pures et glacées du Bandiat servaient à tremper les lames, tandis que les forges d'Azat-en-Nontronnais témoignaient de la longue histoire de la région dans la métallurgie.

 

Au fil des siècles, la renommée des couteaux Nontron s'est répandue bien au-delà des frontières de la région. Les compagnons couteliers parisiens faisaient régulièrement étape à Nontron lors de leurs voyages, tandis que des personnalités telles que le roi Charles VII commandaient même leurs épées dans cette ville réputée pour son savoir-faire exceptionnel.

 

Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, Nontron devient un centre majeur de coutellerie, comptant jusqu'à trente-cinq coutelleries. Les familles Bernard et Petit marquent cette période de leur empreinte, contribuant à la prospérité de l'industrie coutelière locale.

 

Pendant la Première Guerre mondiale, les coutelleries Nontron se consacrent à la fabrication de couteaux à cran d'arrêt pour répondre aux besoins du front. Malgré les ravages de la guerre, la tradition coutelière persiste, incarnée par des entreprises telles que la Coutellerie Nontronnaise, fondée en 1928.

 

Au fil des décennies, la Coutellerie Nontronnaise passe entre plusieurs mains, mais son engagement envers l'excellence et la tradition reste inchangé. Aujourd'hui, elle emploie une vingtaine de couteliers et est fièrement labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, témoignant de son importance dans le patrimoine culturel et artisanal français.